JUSTICE (Ed BANGER records) 

Gaspard AUGE & Xavier De ROSNAY distribuent les swings & les upercuts, ça fait VLAM ! ça fait SPLATCH ! et ça fait CHTUCK ! ou bien BOMP ! ou HUMPF, parfois même PFF ! SHEBAM ! POW ! BLOP ! WIZZ ! voilà une description que Mr Serge aurait pu faire de ce premier opus des JUSTICE.

Une sorte, donc, de comic strip ou plus exactement de comix trip mélant références discoides et acides à un sens vertigineux de la mélodie au service d'un rock électronisé. Leur label Ed BANGER, du tonitruant Pedro WINTER a fait des cuts et des upercuts électroniques (sur culture urbaine) sa spécialité & la sortie des deux compilations ED REC vol 1 & 2 avait offert une vision destructurée de la nouvelle école électronique post FRENCH TOUCH. 

On s'était inquiétés à l'écoute de leurs remixes trop simplistes  bordéliques...

... Nous voilà rassurés.

Bien évidemment le comparatif est encore d'actualité et l'on ne peut éviter les pensifs copié/collé DAFT PUNK... Mais là où on se lassait d'attendre les dignes héritiers, on découvre une nouvelle cuisine plutôt qu'une réchauffe de plats paraissant en comparaison avariés. L'idée d'une FRENCH HOUSE propres sur elle et bien léchée comme l'avait inventé Thomas & Guy s'évapore à l'écoute de cet opus à la fois sale (crade) et luxuriant pour un séjour hédoniste & inédit dans un night-club lupanar.

On retrouve leur magnifique WATERS OF NAZARETH des débuts et le dernier D.A.N.C.E bombe Jacksonienne en puissance mais plus encore quelques perles lumineuses qui font de cet opus, un recueil habilement construit et génialement habité.

Collection fulgurante de titres aux mélodies pop omniprésentes VALENTINE &/ou LET THERE BE LIGHT sous influences (malgré tout) de leurs glorieux ainés Versaillais, on applaudit à l'acid discoide des deux sessions de PHANTOM (avec mention pour la part II) aux mélodies écorchées, on félicite les gimmicks prostitués des troublants NEW JACK & THE PARTY (version féminine) et DVNO (masculin). On adore aussi, plus loin, avec STRESS les gouttes de sueurs versées sur un dancefloor version tuning ! pour refermer avec classe l'ouvrage sur un ovni ONE MINUTE TO MIDNIGHT aux mélodies rock qui conclut magnifiquement cet exercice pyrotechnique de haute volée (internationale !) 

JUSTICE invente en effet une nouvelle cuisine et la saupoudre d'une multitude d'effets électroniques titillant notre mémoire par l'apport omniprésent (trop ?) de sons tirés des jeux vidéos de notre enfance ou de vieux flipper gavé d'extra ball qui trônait au troquet du coin. 

En attendant de savoir ce qu'en pense Rachida DATI, on plebiscite en tous cas cette JUSTICE là !

DAFT PUNK are sleeping, JUSTICE are burning !

             G-ZEUS